Éloge du futile
dimanche 11 avril 2010
Adieu Malcolm
mardi 10 novembre 2009
Que faire le troisième jeudi de novembre ?
lundi 26 octobre 2009
Pluie ou soleil
samedi 5 septembre 2009
Rentrée littéraire
Après des vacances bien reposantes, au bord de l’océan, consacrées exclusivement à la lecture -pas une seule dépense de shopping-, je vous livre (attention jeu de mot), en guise de rentrée littéraire, ces deux extraits, dans des tons fort différents, particulièrement en ligne avec ce blog.
Frédéric Beigbeder – 99 francs Grasset et Fasquelle, 2000
« Je me prénomme Octave et m’habille chez APC. Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait, retouché sur PhotoShop. Images léchées, musiques dans le vent. Quand, à force d’économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j’ai shootée dans ma dernière campagne, je l’aurai déjà démodée. J’ai trois vogues d’avance, et m’arrange toujours pour que vous soyez frustré. Le Glamour, c’est le pays où l’on n’arrive jamais. Je vous drogue à la nouveauté, et l’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas.
Votre souffrance dope le commerce. Dans notre jargon, on l’a baptisée « la déception post-achat ». Il vous faut d’urgence un produit, mais dès que vous le possédez, il vous en faut un autre. L’hédonisme n’est pas un humanisme : c’est du cash-flow. Sa devise ? « Je dépense donc je suis ». Mais pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur, l’inassouvissement : telles sont mes munitions. Et ma cible, c’est vous. »
Georges Perec – Les Choses Julliard, 1965
« Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu’ils auraient su l’être. Ils auraient su s’habiller, regarder, sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact, la discrétion nécessaires. Ils auraient oublié leur richesse, auraient su ne pas l’étaler. Ils ne s’en seraient pas glorifiés. Ils l’auraient respirée. Leurs plaisirs auraient été intenses. Ils auraient aimé marcher, flâner, choisir, apprécier. Ils auraient aimé vivre. Leur vie aurait été un art de vivre.
Ces choses-là ne sont pas faciles, au contraire. Pour ce jeune couple, qui n’était pas riche, mais qui désirait l’être, simplement parce qu’il n ‘était pas pauvre, il n’existait pas de situation plus inconfortable. Ils n’avaient que ce qu’ils méritaient d’avoir. Ils étaient renvoyés, alors que déjà ils rêvaient d’espace, de lumière, de silence, à la réalité, même pas sinistre, mais simplement rétrécie – et c’était peut-être pire – de leur logement exigu, de leurs repas quotidiens, de leurs vacances chétives. C’était ce qui correspondait à leur situation économique, à leur position sociale. C’était leur réalité, et ils n’en avaient pas d’autre. Mais il existait, à côté d’eux, tout autour d’eux, tout au long des rues où ils ne pouvaient pas ne pas marcher, les offres fallacieuses, et si chaleureuses pourtant, des antiquaires, des épiciers, des papetiers. Du Palais-Royal à Saint-Germain, du Champ-de-Mars à l’Étoile, du Luxembourg à Montparnasse, de l’île Saint-Louis au Marais, des Ternes à l’Opéra, de la Madeleine au parc Monceau, Paris entier était une perpétuelle tentation. Ils brûlaient d’y succomber, avec ivresse, tout de suite et à jamais. Mais l’horizon de leurs désirs était impitoyablement bouché ; leurs grandes rêveries impossibles n’appartenaient qu’à l’utopie. »
dimanche 2 août 2009
En repos à Soulac-sur-Mer
mardi 21 avril 2009
L'âme de la Russie éternelle


dimanche 19 avril 2009
Le phénomène Susan Boyle

vendredi 17 avril 2009
Paris capitale de la mode

A lire cet article du Monde et à visiter cette exposition avec grand intérêt !
Louis XIV était une vraie figure de mode
LE MONDE | 13.04.09 |
obes à panier, costumes étincelants, accessoires, bijoux de corsage en diamants gouttes... On ressort ébloui et frustré de l'exposition du château de Versailles, consacrée à la façon de s'habiller dans les cours d'Europe, aux XVIIe et XVIIIesiècles.
Ebloui par la splendeur des atours, telle cette chasuble en fils d'argent et d'or du prince évêque Clément Auguste de Bavière, ou ce manteau de couronnement de George III d'Angleterre (en 1761), en velours rouge fourré d'hermine, avec sa traîne de 4,78 m. Frustré parce que aucun des 150 vêtements d'exception présentés sous les dorures de Versailles n'a appartenu à la cour de France.
La France n'a rien gardé de Louis XIV, de Louis XV, et des autres souverains... Ces chefs-d'oeuvre ont disparu", soupire Pierre Arizzoli-Clémentel, directeur du domaine national de Versailles et qui a imaginé cette exposition. Il se tourne néanmoins vers une robe claire brodée de plumes de paon, attribuée à la couturière Rose Bertin. "Elle pourrait, selon une légende, avoir été portée par Marie-Antoinette."
Pourquoi un tel vide ? "La tradition voulait qu'en fin d'année le roi donne au premier gentilhomme de la chambre, et la reine à sa première dame d'atours, l'essentiel de leur garde-robe, qui finissaient vendues au détail chez les fripiers parisiens", explique M. Arizzoli-Clémentel. La Révolution achèvera de disperser, voire de détruire, le vestiaire royal.
Pour explorer les fastes de l'Ancien Régime, Versailles n'a eu d'autre choix que de faire venir des tenues d'apparat d'Europe, notamment d'Angleterre, de Suède, du Danemark, d'Allemagne ou de la Russie des tsars, des pays où l'habit royal était "sacré".
UNE ROBE à 25 MÈTRES DE TISSU
L'exposition illustre, en revanche, l'influence décisive de la France en matière de mode. La silhouette la plus copiée par les cours européennes a été mise au point par Louis XIV. Sous son règne, le déploiement de magnificence atteint son comble, et tout un chacun, du moins quand on appartient à la noblesse d'Europe, voudrait égaler ou surpasser le Roi-Soleil.
Le monarque absolu, souhaitant être repéré à distance, met à la mode des bottines blanches à talon haut et semelle rouge, pour les hommes (une paire est exposée, venue de Dresde), ainsi que les parures de pierres précieuses qui, par leur éclat et leur abondance, symbolisent sa puissance. Ces ornements de cour, signe fort et même politique, peuvent mêler le vrai et le faux, tels des bijoux de théâtre.
Louis XIV est surtout l'auteur de l'habit à la française, qui impose trois pièces : gilet, veste et culotte. Il sera adopté par toutes les cours d'Europe et reste aujourd'hui la clé de voûte du vestiaire masculin. "Louis XIV a récupéré une forme d'habit très simple, le justaucorps à brevet, qui existait déjà pour monter à cheval. Il l'a mis à la mode en lui associant un signe de faveur", précise Pascale Gorguet-Ballesteros, conservatrice au Musée Galliera, qui a travaillé sur l'exposition. "Les quelques gentilshommes qui étaient autorisés à le porter pouvaient suivre le souverain sans lui en demander la permission."
Si Louis XIV est un prescripteur de mode hors pair, les artisans français - canuts de Lyon, dentellières de Calais, petites mains et joailliers, à Paris - ont si bonne réputation que les ambassadeurs vont passer beaucoup de temps à superviser les commandes de leurs souverains. Tel cet habit de noces du prince Gustave de Suède, réalisé en France, un costume en "pluies d'or et d'argent" au motif éblouissant : des soleils émergeant de nuages bleutés. C'est une pièce maîtresse de l'exposition. 40 ouvriers français, relate l'ambassadeur, y ont travaillé jour et nuit pendant 37 jours.
Les ambassadeurs mettent aussi amis et souverains à jour de la mode versaillaise. En témoigne ce croquis plié en quatre de Marie-Antoinette en habit à redingote, adressé par le comte de Fersen à sa soeur, la comtesse Piper.
Les concours d'élégance de Michelle Obama et Carla Sarkozy ne sont rien comparés aux rivalités des dames de la cour. Le grand habit féminin nécessitait 25 mètres de tissu avec son corsage en pointe, sa jupe à panier et la traîne, dont la longueur variait en fonction de l'importance de celle qui le portait. "Les dames devaient passer les portes de profil et apprendre, auprès d'un maître de ballet, à reculer avec leur traîne, afin de ne jamais tourner le dos à la reine", précise Pascale Gorguet-Ballesteros. "Il fallait éblouir pour s'imposer", résume Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel, mécène de l'exposition."Même la cour française, la plus brillante et la plus imitée du monde, n'hésitait pas à s'endetter pour rester à la hauteur de la fascination qu'elle exerçait universellement."
L'exposition est plongée dans une lumière ténue, pour que les vêtements de cour ne se fanent pas. Chacune de ces tenues doit reposer dans l'obscurité un an par mois d'exposition. Nul ne les verra plus avant 2012. C'est une exposition unique qui ne voyagera pas.
Véronique Lorelle
Article paru dans l'édition du 14.04.09
samedi 7 mars 2009
Éric Fréchon star parmi les étoiles
lundi 23 février 2009
Des raisins et des grains

mardi 10 février 2009
A blog is born
mardi 3 février 2009
Collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé
dimanche 25 janvier 2009
Confirmation de la crise du luxe par Le Monde

Le géant du luxe Richemont, le plus grand producteur mondial de diamants De Beers, le constructeur automobile Bentley, la très chic marque anglaise Burberry, les magasins américains Saks, Jean-Louis Scherrer, le maroquinier Lamarthe, L'Oréal et même Chanel doivent se résoudre à faire des économies. LVMH a renoncé à son projet d'ouvrir une grande enseigne Louis Vuitton à Tokyo.
Les ventes de Noël des grands magasins Saks se sont révélées calamiteuses (- 19 % par rapport à Noël 2007), et la sanction n'a pas tardé : la direction a annoncé mi-janvier la suppression, d'ici à la fin du mois, de 1 100 emplois, soit près de 9 % des effectifs. Les investissements sont, eux, réduits de moitié pour l'année, à 60 millions de dollars (46 millions d'euros).
Ce sont presque autant d'emplois qui vont disparaître chez De Beers : un millier sur un effectif total de 3 500 en Afrique du Sud. "La production dans l'ensemble de nos activités minières sera réduite et ajustée au fil de l'eau, en fonction de la demande de la clientèle", assure le groupe. Les suppressions de postes sont prévues dans les mines du Botswana, d'Afrique du Sud, de Namibie, du Canada, et au siège à Londres.
Après avoir abaissé sévèrement ses prévisions de résultats pour 2008 en raison d'une contraction des marchés européen et américain, L'Oréal, le numéro un mondial des cosmétiques, a d'abord annoncé, "pour la première fois depuis de très nombreuses années" la fermeture de deux usines, l'une au Pays de Galles et l'autre à Monaco. Avant de se résoudre à supprimer 500 postes aux Etats-Unis (4,8 % des effectifs américains) d'ici à mi-2009.
"CHUTE DRAMATIQUE"
La crise n'est-elle qu'un prétexte pour baisser les coûts ? Malgré une envolée de son chiffre d'affaires lors des trois derniers mois de 2008 (+ 30 %, à 360 millions d'euros) amoindrie par un taux de change défavorable, le groupe britannique Burberry pourrait supprimer 540 emplois au Royaume-Uni et en Espagne. La directrice générale Angela Ahrendts, qui vise 50 millions de livres (53 millions d'euros) d'économies dans les deux ans, s'inquiète de la médiocrité des ventes en Espagne, et particulièrement des mauvaises performances de Thomas Burberry. Au Royaume-Uni, l'atelier de couture de Rotherham pourrait être fermé, et toute la production focalisée à Castleford, où sont fabriqués les fameux trenchs à doublure écossaise.
Fait rarissime, le joaillier français Cartier (filiale de Richemont), mettra 180 des 200 salariés du site de Villars-sur-Glâne (Suisse) au chômage partiel pour trois mois dès février. Pour s'adapter à la mollesse du marché, ces fabricants de boîtiers de montres ne travailleront pas trois jours par semaine, et recevront 80 % de leur salaire. Signe de cette morosité, le Salon international de la haute horlogerie s'est déroulé cette année dans une ambiance "glaciaire" à Genève, sur fond de très nette baisse de fréquentation. Même si les ventes de Richemont ont augmenté de 5 % entre mars et décembre 2008 (à 4,4 milliards d'euros), malgré l'effondrement du marché américain, le groupe "ne voit aucune raison d'être optimiste" : "La demande en produits de luxe (...) a chuté de façon dramatique, et Richemont fait actuellement face aux conditions de marché les plus difficiles depuis sa création, il y a vingt ans."
Alors que la dernière boutique Jean-Louis Scherrer a été fermée fin décembre 2008 par l'homme d'affaires Alain Duménil, le maroquinier Lamarthe externalisera en mars la totalité de sa production (307 salariés).
Enfin, l'annonce du non-renouvellement de 200 contrats en CDD et intérimaires au 31 décembre 2008 chez Chanel a fait grand bruit. "Ces mesures de prudence (...) doivent nous permettre de maintenir l'emploi permanent", indique une note interne de la direction. Selon Bruno Pavlovsky, président de la division mode de la maison de luxe, "Chanel s'attend à une croissance ralentie de ses activités en 2009". Les projets d'ouverture de boutiques, comme la création d'un grand laboratoire de recherche et développement à Pantin, ne sont pas remis en cause. En revanche la tournée mondiale de l'exposition Mobile Art a été stoppée net.
Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert, qui regroupe les grandes maisons de luxe en France, ne veut pas sombrer dans le catastrophisme. "Même si le luxe n'a pas de raison d'échapper à la crise, à ce jour, aucun de nos membres ne prévoit de licenciements", tempère-t-elle.