Éloge du futile

On a rarement aussi bien chanté la futilité de nos vies et de nos errements de consommateurs acharnés .... à voir et écouter



dimanche 27 septembre 2009

Kit de survie

Messieurs, 


La saison des ventes et autres braderies commençant bientôt, je vous offre ce petit kit de survie des correspondances de tailles afin de ne pas rester totalement interdit, irrésolu, en un mot désemparé, au moment de choisir la bonne taille de l'article tant convoité -à imprimer et conserver avec vous-.


Le mode d'emploi est des plus simples, je ne peux que vous redonner le truc à appliquer que j'avais déjà expliqué il y a quelques mois : ajoutez 8


Exemple : si vous faites en pantalon un petit 40 -quelle chance- en taille française,  prenez une taille 48 en taille italienne, et ainsi de suite 42 = 50, 44 = 52 ... D'ailleurs c'est très simple à retenir car si vous faites un 40 français en pantalon, il y a de fortes chances, si vous avez un physique normal -ou Regular selon le terme consacré-, que votre taille de veste soit justement un 48 ; il devrait donc y avoir identité parfaite entre vos tailles de veste et de pantalon dans l'échelle italienne.


Le tableau ci-dessous est donné pour des tailles normales ou Regular, indication figurant le plus souvent sur les étiquettes : 50 R, 52 R, etc ... 




vendredi 25 septembre 2009

Berluti vs YSL ... verdict

Sans surprise, le gagnant est Berluti. Le cuir que nous propose YSL est beaucoup moins souple. Quant au processus de coloration : c'est certes à la main par délicates touches successives mais une fois pour toutes contrairement à Berluti qui procède à deux étapes distinctes de coloration.
Le prix YSL est inférieur (595€ le Richelieu, un peu plus de 700€ pour la boots) mais le surplus à mettre dans une paire de Berluti ou de Corthay, par exemple, permet un saut qualitatif qui justifie le prix.

NB: le cocktail était vraiment chiche !

dimanche 20 septembre 2009

Berluti vs YSL

En attendant la confrontation de jeudi 24, Berluti vs YSL,
ci-dessous Berluti one-cut Démesure cuir Venezia
-sur lounge chair Charles et Ray Eames-


samedi 19 septembre 2009

Vente Smalto - Automne 2009



La vente d'automne Smalto aura lieu à l'endroit habituel (voir les articles précédents) au cours de la semaine du 19 octobre. Plus d'informations à venir prochainement.

Yves Saint Laurent ... bottier







La maison Saint Laurent entend se lancer dans un service de bottier en proposant notamment des patines personnalisables. Deux soirées seront consacrées à la présentation de cette prestation, les jeudi 24 et vendredi 25 septembre. Je ne sais pas si la qualité des souliers et le service associé seront à la hauteur de la tradition bottière française telle que la perpétue la maison Berluti. Je vous dirai ce que j'en pense un peu plus tard après avoir vu la chose de près la semaine prochaine.


jeudi 17 septembre 2009

Thierry Mugler ... liquide

Le Figaro de ce 17 septembre publie une courte interview de Thierry Mugler où sa photographie nous le montre toujours aussi musclé, il déclare d'ailleurs : "je suis revenu à une autodiscipline stricte à travers le sport, le yoga et la méditation ..."
Mais l'essentiel est ailleurs. On apprend, qu'en bon alsacien, il a expérimenté le vieillissement de ses célèbres jus en fûts de chêne, tels de précieux vins ou spiritueux. Avec l'aide d'un tonnelier réputé, il crée trois nouveaux parfums macérés sous bois.

Belle expérience autour du liquide que voilà. Pour ma part, une autre forme de liquéfaction m'intéresse, c'est celle des prix quand ils évoluent vers un état de liquidation.



Eh bien hasard, s'il en est, la boutique Thierry Mugler de la rue Étienne Marcel -pour hommes exclusivement- procède actuellement à une liquidation totale de son stock avec des rabais de 50% et plus ; ce qui est intéressant quand on sait que les soldes n'y sont jamais de plus de 30%.
On y trouve donc des costumes à la coupe si caractéristique de la marque aux alentours de 550€, quelques manteaux au prix unique de 390€ au lieu de 1200 et plus (soit un rabais de 70%) et enfin des chemises au prix unique de 80€.
Il n'y a pas énormément d'articles et l'opération est censée durer jusqu'au 10 novembre ; je doute qu'il y ait encore grand chose à cette date.

samedi 5 septembre 2009

Rentrée littéraire

Après des vacances bien reposantes, au bord de l’océan, consacrées exclusivement à la lecture -pas une seule dépense de shopping-, je vous livre (attention jeu de mot), en guise de rentrée littéraire, ces deux extraits, dans des tons fort différents, particulièrement en ligne avec ce blog.

Frédéric Beigbeder – 99 francs Grasset et Fasquelle, 2000

« Je me prénomme Octave et m’habille chez APC. Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait, retouché sur PhotoShop. Images léchées, musiques dans le vent. Quand, à force d’économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j’ai shootée dans ma dernière campagne, je l’aurai déjà démodée. J’ai trois vogues d’avance, et m’arrange toujours pour que vous soyez frustré. Le Glamour, c’est le pays où l’on n’arrive jamais. Je vous drogue à la nouveauté, et l’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas.

Votre souffrance dope le commerce. Dans notre jargon, on l’a baptisée « la déception post-achat ». Il vous faut d’urgence un produit, mais dès que vous le possédez, il vous en faut un autre. L’hédonisme n’est pas un humanisme : c’est du cash-flow. Sa devise ? « Je dépense donc je suis ». Mais pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur, l’inassouvissement : telles sont mes munitions. Et ma cible, c’est vous. »


Georges Perec – Les Choses Julliard, 1965

« Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu’ils auraient su l’être. Ils auraient su s’habiller, regarder, sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact, la discrétion nécessaires. Ils auraient oublié leur richesse, auraient su ne pas l’étaler. Ils ne s’en seraient pas glorifiés. Ils l’auraient respirée. Leurs plaisirs auraient été intenses. Ils auraient aimé marcher, flâner, choisir, apprécier. Ils auraient aimé vivre. Leur vie aurait été un art de vivre.

Ces choses-là ne sont pas faciles, au contraire. Pour ce jeune couple, qui n’était pas riche, mais qui désirait l’être, simplement parce qu’il n ‘était pas pauvre, il n’existait pas de situation plus inconfortable. Ils n’avaient que ce qu’ils méritaient d’avoir. Ils étaient renvoyés, alors que déjà ils rêvaient d’espace, de lumière, de silence, à la réalité, même pas sinistre, mais simplement rétrécie – et c’était peut-être pire – de leur logement exigu, de leurs repas quotidiens, de leurs vacances chétives. C’était ce qui correspondait à leur situation économique, à leur position sociale. C’était leur réalité, et ils n’en avaient pas d’autre. Mais il existait, à côté d’eux, tout autour d’eux, tout au long des rues où ils ne pouvaient pas ne pas marcher, les offres fallacieuses, et si chaleureuses pourtant, des antiquaires, des épiciers, des papetiers. Du Palais-Royal à Saint-Germain, du Champ-de-Mars à l’Étoile, du Luxembourg à Montparnasse, de l’île Saint-Louis au Marais, des Ternes à l’Opéra, de la Madeleine au parc Monceau, Paris entier était une perpétuelle tentation. Ils brûlaient d’y succomber, avec ivresse, tout de suite et à jamais. Mais l’horizon de leurs désirs était impitoyablement bouché ; leurs grandes rêveries impossibles n’appartenaient qu’à l’utopie. »